La pratique du théâtre, de la danse contemporaine et de la dabkeh, danse traditionnelle pratiquée au Liban, a conduit Bassam Abou Diab sur les chemins de la création. Invité pour la première fois au Festival de Marseille, il signe un double programme autour d’un questionnement commun : comment les souffrances générées par la guerre et la violence peuvent-elles affecter la perception que l’on a de son corps, de ses mouvements et de ses réactions ? Quelles sont nos armes de défense et de protection ? Sans pathos ni cynisme, mais non sans humour et sarcasme, ses deux pièces conjuguent l’art de la danse et de la musique dans l’idée d’une « résurrection » possible. Comme si leur sous-titre générique pouvait être La vie est belle quand notre corps transcende la réalité. À chaque coup de tambour du percussionniste Ali Hout, le danseur tombe, roule sur le ventre avant de renaître : ainsi commence Under the Flesh en réaction à tous les conflits qui fracturent le Liban. Revenir à la gestuelle des corps en guerre – survie, écrasement, fuite, évitement, nausée – et ressentir la guerre à travers le mouvement lui sont essentiels. Nier la douleur et la peur, écouter sa musique intérieure qui, « sous la chair, bouge, vous fait tomber, puis roule, cache votre visage par terre et, vous relevant, vous sauve » devient dans Under the Flesh un acte artistique. Une pièce magistrale.
Les représentations à Marseille reçoivent le soutien de l’Institut français du Liban.
Avec le soutien de l’Onda - Office national de diffusion artistique